David Simard est docteur en philosophie spécialisé en philosophie de la médecine, de la santé et de la biologie.
Il enseigne ces domaines aux étudiantes et étudiants de la Licence Sciences Pour la Santé (LSPS) ainsi que dans le Master 1 One Health de la faculté de santé de l’Université Paris Est – Créteil (UPEC), et est également chercheur associé au Laboratoire Lettres, Idées, Savoirs à l’UPEC. Il est référent FlexiSanté pour l’UPEC et co-porteur du kit LSPS avec le Pr Pierre Cavaillès (UGA).
Il coordonne la mise en ligne des ressources pour le kit Licence Sciences pour la Santé et porte la présence des Sciences Humaines et Sociales (SHS) au sein du projet FlexiSanté.
Pourquoi l’enseignement des SHS est important dans les études de santé ?
Les études de santé sont très orientées sur les sciences médicales avec une approche biologique. Les SHS apportent des éclairages au-delà des aspects biologiques et quantitatifs. Elles proposent une vision plus globale de la santé sur les aspects sociaux, psychologiques, philosophiques mais aussi juridiques et politiques. Dans le cadre de FlexiSanté, six enseignantes et enseignants sont engagé·s dans la mise en ligne de ressources en SHS dans les kits Mineures Santé et LSPS. Aujourd’hui on compte des capsules en éthique médicale, épistémologie de la médecine, éco-gestion de la santé, psychologie.
Pourquoi l’éthique et l’épistémologie sont des domaines particulièrement importants en PASS/LAS ?
Dans les études de santé, il me semble important d’étudier la philosophie avec des approches en éthique et en épistémologie. La crise Covid a mis en évidence qu’il y a une nécessité de ce type d’enseignements. Les polémiques (traitements, modes de transmission du virus…) qui ont émergées à cette période ne portaient pas uniquement sur comment il fallait agir mais également sur comment il fallait penser. On parle donc de l’éthique* dans le champ de l’action et de l’épistémologie* pour le champ de la connaissance. L’épistémologie, par ses perspectives historiques, permet d’éclairer des situations contemporaines dans le champ de la médecine comme par exemple la crise Covid.
Comment avez-vous procédé pour rendre vos cours hybrides ?
Dans le cadre du projet FlexiSanté, j’ai repensé mes cours pour qu’ils soient plus adaptés à la pédagogie hybride. Il est nécessaire de scénariser les cours de manière différente, de les concevoir spécialement pour le numérique. Un cours magistral de 2h en présentiel se compose désormais en capsules d’environ 10 à 15 minutes chacune, pour un total de temps de visionnage inférieur à 2h. Les cours en ligne doivent évidemment être complétés par des TD en présentiel. La pédagogie hybride implique de former les équipes à une autre manière de penser les cours. L’Uness propose une formation dédiée aux équipes pédagogiques pour découvrir les principes de la pédagogie hybride. Il nous reste du chemin à faire pour arriver à exploiter vraiment de manière qualitative les outils numériques mais on est en bonne voie. Les ingénieurs pédagogiques sont essentiels dans ce type de conception car ils apportent des réflexions sur la manière de créer les capsules, sur les outils les plus adaptés, les interactivités qu’on peut mettre en place.
Qu’apporte le tutorat-mentorat dans la pédagogie hybride ?
L’intérêt du tutorat-mentorat est de proposer des séances en petits groupes. Un tutorat étudiant a été mis en place pour les LSPS et LAS à l’UPEC, à partir du tutorat qui existait déjà pour la PACES. Les étudiantes tutrices et étudiants tuteurs sont engagé·es sur le projet FlexiSanté : ils fournissent des fiches de synthèse des cours, des entrainements pour les épreuves d’examens, des activités… ces éléments produits dans le cadre du tutorat sont relus par les enseignantes et enseignants et vont venir compléter les capsules de cours FlexiSanté.
Un dernier mot sur le projet FlexiSanté ?
FlexiSanté m’a permis d’approfondir ma réflexion sur les outils numériques, sur une nouvelle façon d’enseigner. Je suis satisfait dans ce projet du partage d’expérience avec les collègues d’autres universités, de pouvoir réfléchir de manière collective pour développer ce type d’enseignement. Les ressources FlexiSanté sont mutualisées et permettent aux enseignants de télécharger les capsules pour les utiliser dans leurs enseignements. L’enseignement hybride pensé avec FlexiSanté propose du distanciel et du présentiel aux étudiants, avec des notions de cours à travailler en autonomie et des temps de tutorat en petits groupes pour la mise en pratique.
*L’éthique médicale porte sur les manières d’agir : comment doit-on agir dans le domaine de la santé, selon quels principes, quelles méthodes...
*L’épistémologie porte sur les manières de pensée : comment penser, quels sont les modèles de pensée dans le champ de la médecine.
